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Le Blog de Vinteur
3 mai 2007

Analyse du débat Sarkozy - Royal: la gestuelle, les stratégies

Spécialiste de la communication non verbale et enseignant, René Zayan se met à la place de quelqu'un qui aurait vu le débat, mais sans le son. Gestes de nervosité, postures révélatrices, même sans paroles, le débat est instructif. Ce spécialiste de la communication non verbale à l'Université de Louvain, a repéré ce que les candidats ont dit par leur corps plus que par leurs mots.

Pour René Zayan, ce qui est dit représente au maximum 13% de la compréhension de la personnalité du candidat. A 70% c’est le facial, 10% la gestualité et 7% l’intonation et les variations de voix. L’erreur de Sarkozy, c’est d’avoir gardé le stylo à portée de main selon le spécialiste : la manipulation du stylo manifeste une certaine anxiété. L’erreur de Royal, poursuit-il, c’est qu’au début elle « récite » son programme, elle ne laisse pas parler Sarkozy : pour ce spécialiste, une femme qui interrompt, c’est qu’elle essaye d’être dominante, comportement masculin selon lui. Agressive aussi.

Son commentaire sur les regards : le spécialiste, il  a comptabilisé que les regards directs de Sarkozy sur sa concurrente représente 30% de son tps de parole : il s’adresse finalement surtout aux journalistes. Quant à Royal, elle a le buste en avant : c’est une position d’attaque. Mais elle garde aussi les bras croisés, signe bien connu de protection mais aussi un refus d’ entendre ce que dit l’autre.

Thierry Vedel, chercheur en communication politique au Cevipof et enseignant, analyse quant à lui $les stratégies des deux candidats dans l'échange télévisé. La stratégie utilisée aussi bien par Sarkozy que Royal est de faire apparaître l’autre comme quelqu’un qui perd son sang froid : Thierry Vedel parle d’injonction auto-réalisatrice (Rien de mieux de dire à son adversaire qu’il est énervé pour l’énerver véritablement) : cette stratégie a déjà été utilisée par Fabius dans un débat qui l’opposait à Chirac auquel il assignait un rôle d’ « énervé ».

Le spécialiste remarque que Sarkozy a fini par jouer des Analyse des interruptions systématiques de Royal, mais sans rien dire ( du genre « je laisse faire de toute façon je ne peux pas en placer une »).

Au début, Sarkozy apparaît comme courtois avec son « Madame » lorsqu’il  s’adresse à Ségolène Royal. Il ne faut pas voir de condescendance dans ce « Madame » qui est plus un moyen souvent utilisé par Sarkozy pour impliquer ses interlocuteurs : Si il y’a de la condescendance de la part de Sarkozy, c’est dans le fait de ne pas la regarder directement estime Thierry Vedel.

Quant au regard tourné régulièrement vers PPDA, est-ce le moyen de montrer que pour lui, Royal n’est pas à la hauteur de la fonction ?

Y a-t-il eu un gagnant ? Pas vraiment. Les supporters de Sarkozy auront trouvé Royal pas bonne et vice-versa. Peut-être interroger les électeurs de Bayrou, qui y verront… un match nul, probablement !

(article créé à partir d'une vidéo diffusée sur le site inernet de TF1-LCI)

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